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Titre du blog : MégaLittérature
Auteur : LauraErminia
Date de création : 25-03-2009
 
posté le 13-04-2009 à 20:51:12

Les invités de Pierre Assouline

Ce soir, MadameDu, reçoit à dîner. Nous sommes à Paris, dans un quartier très bourgeois, avec des invités très "huppés" et distingués. Tout doit être parfait pour deux raisons : MadameDu ne permettrait pas le moindre incident (tous ses dîners sont renommés, elle est extrêmement perfectionniste au point de tenir à jour un carnet de ses dîners avec plans de table, nappe, menu, conversation afin que rien ne se répète....) et ce dîner doit séduire un client potentiel de son mari.

Mais, alors que tous les invités sont là, un désistement de dernière minute va provoquer un début de drame : ils sont 13 à table. Il faut une quatorzième personne : ce sera la bonne (ce n'est bien entendu pas une idée de MadameDu......).

A partir de là, Pierre Assouline brosse un portrait au vitriol de ses personnages. Pendant l'apéritif, nous avons aperçu des gens bien pensants, ronflants de titres honorifiques, d'argent.....Et devant cette bonne qui n'est pas des leurs, ils vont révéler leur moi profond. Leur âme est mise à nu et ce n'est pas vraiment la morale ni la charité qui les étouffe. D'autant que la bonne se révèle plus cultivée que la plupart.....Et cela est inconcevable !!!

Ce livre est un petit bijou. Les descriptions des personnages, de leurs pensées sont tellement  justes et il y a plein d'humour dans ces pages. .. A lire et relire. Il y a plein de passages qui méritent plus ample réflexion.

Je me suis souvent demandé comment se passait un dîner "de la haute", quelles conversations, quelle culture était nécessaire, je pensais un peu naïvement que dans ces dîners naissaient les nouvelles idées, celles qui font avancer un pays, un peu comme au temps des Lumières avec ses mécènes. Mais ce livre montre au contraire que ces gens sont plutôt enfermés dans leur bulle honorifique, qu'ils entretiennent leurs passe-droit au mépris de l'étique et que leurs réflexions proviennent de manuels appris par coeur pour certains. Cela m'a rappelé un peu la série des "Lucia" de Edward Frédérick Benson.